Produire localement : un défi pour Bruxelles

Nouvel Observatoire des Activités Productives, avec un focus sur la production alimentaire

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Posted on 28 November 2024

 


 

© perspective.brussels/GautierHouba

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Pour qu’une ville soit attractive et agréable à vivre tant pour les habitants que pour que les gens qui y travaillent, il est nécessaire de veiller à un bon équilibre entre les fonctions (logements, équipements, commerces, espaces de production, etc). 

Cette nouvelle édition de l’Observatoire des Activités Productives démontre que les espaces pour accueillir les entreprises manufacturières manquent en Région de Bruxelles-Capitale. D’une part, les zones dédiées à l’industrie arrivent à saturation. D’autre part, leur présence dans des zones mixtes continue de diminuer face à la pression exercée par d’autres fonctions urbaines (logement, équipements publics). Or, les activités productives s’inscrivent dans des échanges avec d’autres acteurs de l’économie locale, si bien qu’elles en deviennent un maillon important tant en matière d’innovation que d’emploi.

Une réduction des espaces industriels

L’Observatoire des Activités Productives analyse l’évolution des ateliers et entrepôts de plus de 1.000 m² en Région de Bruxelles-Capitale. Il se base sur les permis d’urbanisme délivrés entre 2018 et 2021, ainsi que la mise en œuvre de ces autorisations.
La Région a perdu 185.000 m² d’espaces industriels depuis 2018, soit une perte de 46.250 m² par an en moyenne, en majorité reconvertis en logements ou équipements publics (+167.000 m²). Aujourd’hui, la Région compte un total de 4.330.000 m² de locaux industriels, contre 5.722.500 m² en 1997, soit une diminution de 58.000 m² en moyenne annuelle sur cette période.

Les activités productives sont principalement localisées dans les zones portuaires (proches du Canal) et les zones d’industrie urbaines reprises dans le Plan Régional d’Affectation du Sol (PRAS). L’analyse montre que ces terrains, qui leur sont quasi exclusivement dédiés, n’évoluent qu’à la marge, avec quelques travaux de modernisation et d’extension des bâtiments. Cette évolution lente laisse peu de marge pour accueillir de nouvelles activités. Les zones dédiées à l’industrie sont à saturation.

La disparition d’ateliers et entrepôts se produit principalement dans des zones autorisant la mixité des fonctions. Parmi elles, 200 hectares sont situés en zones d’entreprises en milieu urbain (ZEMU), créées 2013, dont 128 hectares proviennent de terrains qui étaient autrefois exclusivement affectés à de l’industrie. Ces zones favorisent l’installation de projets multiples – logements, bureaux, commerces. C’est le cas, par exemple, autour du bassin de Biestebroeck. Ce changement a permis l’installation d’ateliers et entrepôts plus petits et plus modernes, avec une utilisation souvent plus intensive de l’espace. Au total, ces évolutions se traduisent par un solde des mètres carrés productifs négatif pour la Région. 

Une multitude d’ateliers et d’entrepôts dispersés sur le territoire, de taille plus modeste (autour de 1.000 m²), continue également de disparaitre. L’existence de ces espaces présente pourtant un atout pour l’économie de proximité.

Cette évolution traduit la baisse continue de l'emploi industriel à Bruxelles, qui a chuté de 60 % depuis 1995. Le secteur industriel compte aujourd’hui 17.000 postes, ce qui représente 2,3 % de l’emploi régional en 2023. Certains secteurs, comme l’automobile et le textile, sont en déclin, tandis que d’autres, comme l’agroalimentaire et la réparation de machines, montrent une certaine résilience.

Les espaces de production alimentaire à Bruxelles, un secteur prometteur

Cette baisse des activités productives au sein de la Région est généralisée pour l’ensemble des secteurs, mais connait des dynamiques différentes. Le secteur alimentaire, en l’occurrence, est celui qui se maintient le mieux. Il emploie plus de 2.500 personnes. Et si l’on observe de plus près, il connait même une croissance des créations de petites entreprises depuis 2014. Aussi, en 2023, 45% des demandes d’hébergement formulées par des entreprises auprès de citydev.brussels, concernait le secteur alimentaire, le plaçant en première position.

L’analyse des activités alimentaires permet de mieux comprendre le tissu économique manufacturier de Bruxelles. Ce secteur, avec des activités comme les brasseries et les préparations de repas, joue un rôle significatif dans l’économie régionale car il est articulé à des usages locaux.

Mieux connaitre et préserver l’existant tout en encourageant les nouvelles filières

Ces observations, menées en partenariat avec citydev.brussels, démontrent que la place des activités productives au sein de la Région bruxelloise mérite une attention particulière.

En particulier, il convient de veiller à ce que leur place soit préservée grâce à la planification du territoire. Dans un territoire qui est de plus en plus intensément utilisé, les activités qui apportent une plus-value à l’écosystème régional doivent être préservées, voire renforcées. Ces enjeux sont notamment traités dans le cadre de l’opération « Share The City », la modification du Plan Régional d’Affectation du Sol (PRAS), mais également au regard des opportunités qui peuvent se présenter sur le territoire.

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